vendredi 7 décembre 2012

L'oeuvre désirée...

 
 
 
 
 

Demain seul, préssenti, est angoissant de pureté, de nudité mais aujourd'hui nous allons bien, nous allons même mieux. Simplement, par moments mon relatif isolement me fait pressentir les exigences de l'oeuvre future, ou tout au moins désirée. Oh, je n'écrirai pas facilement ni paresseusement, ni délectablement: il faudra je le sais le noir et le silence et que je sois loin de toi. Et peut-être devient-on fou...Et peut-être à la fin se résigne-t-on à rien car comment ne pas trahir, comment ne rien amoindrir ? Quel paradoxe que de devoir s'enfermer, se retrancher, se nier, pour dire le soleil, l'amour, le goût d'être...Et pas d'autre justification que la nécessité, la contrainte et chaque révolte plus durement réprimée,
  Oh, comprends-tu ?  Et rien qui vaille.
  Mon amour, on dirait bien que je parle en rêve sous l'emprise d'un cauchemar Mais non: tu sais mieux que personne que je dis vrai. Triste passion, dis tu mais pas si puissante pourtant qu'elle puisse nous diviser : Isabelle ne nous a pas séparés mais joints, et la joie sera, demain, quand j'aurai eu très peur, très mal, honte de ne rien savoir créer, honte aussi de savoir, d'oser la joie sera de te retrouver.
  Tu vois bien que tu me sauves.
  Amour mien, je te souris, le vois-tu? Je suis la même qui berce Minourson, la même gourmande, la même rieuse, la même doucement folle, faible... et puis l'envers de tout celà. Mais une dans mon amour. 
  [...] Je n'en finirais pas de me séparer de toi, de faire semblant de nous séparer, de nous retenir toujours.

Extrait de Lettres à l'Amant - TomeII
 
 


 


 

 
 
 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ajouter un commentaire ici