mardi 21 octobre 2014

François Solesmes - L'Amante



     [...] Je nous regarde, mais c'est toi que je vois autour de nous comme un ciel de bonne volonté couleur de fleur de bourrache; toi que je vois disposant sur nos marges, de la voix et du geste, les noix fraîches et le pain d'épices.

                                                                                                           François Solesmes - L'Amante



dimanche 19 octobre 2014

Soleil mal éveillé






Vendredi  [15 novembre 1963]


 " Il fait un soleil de plume embroussaillée, 
mal éveillé, que le vent déconcerte."
                                                                                     Lettres à l'Amant - Tome II

 


"Portrait du doge Loredan" par Carpaccio - Maremma "Venise des Syrtes"


"Portrait du doge Loredan" par Carpaccio (Bergame,coll.privée)




Mercredi matin [9 octobre 1963]

[...] Cette couverture du numéro d'été de Galerie des Arts me fit un grand effet, m'incitant à la rêverie en même temps qu'elle me causait un malaise imprécis. Allusion au Rivage des Syrtes. Je viens à peine à cet instant de comprendre pourquoi j'établis spontanément une correspondance entre les deux œuvres: ce fond liquide en arrière de la tête du doge m'évoquait Maremma, « Venise des Syrtes» (et ce, avant que j'aie appris que Carpaccio était un peintre vénitien). Le profil incisif s'im­pose sur l'ombre comme chez Vanessa le portrait de Piero Aldobrandi -et c'est la même insistance du regard, le même cynisme empreint dans le sourire. Je crois aussi que la figure du doge Loredan , m'évoque celle du vieillard Danielo -Juge plutôt:
"Une acuité brusque sembla traverser un instant le sourire de bienveillance...Il ne paraissait nullement pressé de s'asseoir, et, planté devant moi très immobile dans le contre-jour des fenêtres maintenant tout à fait pâlies, semblait jouer avec quelques complaisances, en homme qui ne néglige rien de ses avantages, de la silhouette étrange et haute qui me surplombait...la tension dans l'immobilité de la figure qui m'observait, flexible pourtant et presque élégante sous la longue robe du Conseil, avait quelques chose d'oppressant" 
Même lumière aquatique,éclat de trésors immergés...[...]
 
L'évocation du vieillard Danielo est tirée du dernier chapitre du Rivage des Syrtes de Julien Gracq.

                                                                                          Mireille Sorgue - Lettres à l'Amant - Tome 2

Maremma "Venise des Syrtes"



Jean-Paul de Dadelsen - la voix du silence






 
" Je serai désormais la voix du silence, 
 l'ombre à votre gauche les jours de grande lumière, 
le son des pas sur les cailloux, 
le temps qui passe et passe si lentement, si vite,
je suis votre silence et ce qui est autour, je suis
     votre silence dans ce qu’il a rarement de plus profond."

 
                                                                               Jean-Paul de Dadelsen 

Marguerite Yourcenar - Vous ne saurez jamais


 le lac des Montagnès ,en Montagne Noire, à quelques kilomètres au sud de Mazamet


Vous ne saurez jamais

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté ;
Et que rien, ni le temps, d’autres amours, ni l’âge,
N’empêcheront jamais que vous ayez été. ...


Que la beauté du monde a pris votre visage,
Vit de votre douceur, luit de votre clarté,
Et que ce lac pensif au fond du paysage
Me redit seulement votre sérénité.

Vous ne saurez jamais que j’emporte votre âme
Comme une lampe d’or qui m’éclaire en marchant ;
Qu’un peu de votre voix a passé dans mon chant.

Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme,
M’instruisent des sentiers que vous avez suivis,
Et vous vivez un peu puisque je vous survis.


Marguerite Yourcenar (Recueil : Les charités d'Alcippe - Sept poèmes pour une morte - 1929)

mercredi 15 octobre 2014

Derborence - Charles ferdinand Ramuz



« Car enfin qu’est-ce qu’un homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout […]. »
                                                                                                             Blaise Pascal, Pensées



Derborence
Histoire merveilleuse des relations entre l’homme et la montagne.
Roman de C.F Ramuz,écrit en 1934.






 

Le cloître des Augustins







Dimanche [3 février 1963]

[...] Ce soir, j'ai vu sous la neige le cloître des Augustins, aux longs cyprès se profilant entre les rosaces de pierre, désert et sans oiseau. Un moment, j'ai erré entre les chapiteaux et les gargouilles, les statues d'apôtres et les gisants démesurés. Mais ces figures de pierre me donnaient froid, alors je suis rentrée chez nous. 



dimanche 12 octobre 2014

Dans chaque mot, il y a un oiseau...

  



Dans chaque mot, il y a un oiseau aux ailes repliées qui attend le souffle du lecteur pour s'envoler"
                                                                                                                                  Solange Sudarskis

jeudi 9 octobre 2014