jeudi 10 janvier 2013

Flux et reflux...

 
 
 




« Aimer, ne serait-ce pas plutôt cette reconnaissance rare, immédiate et intime que l'on a de l'autre, non parce qu'il est un ovule joliment balancé ou spermatozoïde prometteur et porteur de toutes les sécurités, mais simplement parce qu'il est individu avec ses forteresses, ses peurs, ses ignorances, ses détresses, ses joies, ses enthousiasmes ou ses rêves… Et tous avec cet unique point commun: celui d'être victime et la possibilité d'être Merlin… Tout est flux et reflux. Lumière et ténèbres, terre et poussière, vie et mort, polarité d’une même réalité. »

  
Mélanie Talcott – Extrait de son livre « Les microbes de Dieu »  
( Téléchargement  libre sur son site:  http://www.lombreduregard.com/ )

mardi 8 janvier 2013

Et celà fait mal






Lundi
[8 juillet 1963]

"Mais qu'avais-je hier au soir, à te tenir ces propos fiévreux? Je ne veux pas que tu en sois effrayé. Il est vrai que je me surprends parfois à t'aimer d'une façon qui fait presque peur -- comme si je voulais te réduire à moi-même, abolir ton être distinct, t'absorber, m'anéantir en toi -- comme si j'appelais encore et encore la foudre. Volonté furieuse de pulvérisation, d'éclatement du monde, désir de dépassement...Et celà fait mal."[...]

Extrait de "Lettres à l'Amant" Tome 1 - Mireille Sorgue

Elle se penche sur moi - Paul Eluard





 Elle se penche sur moi

 

Elle se penche sur moi
Le cœur ignorant
Pour voir si je l’aime
Elle a confiance elle oublie
Sous les nuages de ses paupières
Sa tête s’endort dans mes mains
Où sommes-nous
Ensemble inséparables
Vivants vivants
Vivant
Vivante
Et ma tête roule en ses rêves .
 
                                                                                    Paul Eluard (L'amour la poésie XV)

mardi 1 janvier 2013

A propos de l'Amour - Paul Valéry



Paul Valéry


« Il n'existe pas d'être capable d'aimer un autre être tel qu'il est. On demande des modifications, car on n'aime jamais qu'un fantôme. Ce qui est réel ne peut être désiré, car il est réel. Je t'adore... mais ce nez, mais cet habit que vous avez...

Peut-être le comble de l'amour partagé consiste dans la fureur de se transformer l'un l'autre, de s'embellir l'un l'autre dans un acte qui devient comparable à un acte artiste, - et comme celui-ci, qui excite je ne sais quelle source de l'infini personnel. »

Paul Valéry, Tel quel (1941)

Paul Valéry - "Dialogue de l'arbre" (Extrait)