dimanche 10 juin 2012

Nicolas de Staël: " On n'éclaire pas sans brûler"


Peintre français d'origine russe, Nicolas De Staël était un homme partagé. Entre figuratif et abstrait, entre culture slave et amour de la France, entre espoir d'une lumière d'Italie et désespoir d'une porte qui se referme trop tôt.
Sa morale tenait en quelques mots :
"Il faut travailler beaucoup, une tonne de passion et cent grammes de patience."

Il entretenait une amitié passionnée avec René CHAR . Ce dernier disait de lui: "Il est allé plus près qu’il n’est permis de l’inconnu et de l’empire des étoiles"
Abstrait et pourtant émouvant comme un paysage connu,  Nicolas de Staël appartient,
selon André CHASTEL, au «dernier âge de la peinture qui reste traitement de la pâte et recherche d'épiderme». Il la traite en sculpteur
.

Il suffit de s'arrêter devant La Lune, grande huile sur bois de 1953, qui semble n'être qu'une seule même couche de peinture au suave gris perle.
Une mince fente ­rouge évoque une blessure. Le reste est pure contemplation.

La lune - Nicolas de Staël

« Dieu que c’est difficile la vie !
Il faut jouer toutes les notes, les jouer bien… »
 
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"Ma peinture, je sais ce qu'elle est sous ses apparences,
sa violence, ses perpétuels jeux de force;
c'est une force fragile dans le sens du bon, du sublime.
C'est fragile comme l'amour"...

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"Je sais que ma solitude est inhumaine.
Je ne vois pas la manière d’en sortir,
mais je vois les moyens de progresser sérieusement".

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    " On n'éclaire pas sans brûler "

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"Je vais aller sans espoir jusqu'au bout de mes déchirements,
jusqu'à leur tendresse."

                                                                                            
Nicolas de Staël

et ... il l'a fait !
« Dans sa frénésie de peindre il côtoie sans cesse l'abîme, trouvant des accords que nul autre avant lui n'avait osé tenter. Peinture tendue, nerveuse, toujours sur le fil du rasoir, à l'image des dernières toiles de Vincent van Gogh qu'il rejoint dans le suicide. » (1)
 Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant par la fenêtre de son atelier d'Antibes.
(1)  Bernard Heitz, article : Nicolas de Staël, les couleurs du tourment, Télérama n°2374 du 12 juillet 1995, p.13


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