dimanche 29 avril 2012

Eluard et Nusch

Vendredi [11 janvier 1963]

« "Mais j'aime pour aimer, et je mourrai d'amour" (1)
Très belle cette photographie d'Eluard et de Nusch... A cause du soleil sur leurs visages. Et ce geste qu'Il a pour l'enfermer dans ses bras... Que regarde-t-Il, au-delà de l'heure, temps et lieu abolis?
(1) Paul Eluard. Poésie ininterrompue.



[...] Et puis-je ne pas penser que bien peu s'aiment comme ceux-là s'aimèrent... Que cela va être difficile... Difficile..."Vous aurez l'amour." Ce n'est pas si sûr, tu sais... Je vais être tellement intransigeante! »
(Extrait de Lettres à L'Amant - Tome I)

Le père Noël et l'enfant privilégiée

Samedi 14 h [15 décembre 1982]



« [...] comment saurai-je vous dire merci, Ami? C'est vrai, tu sais, je ne sais plus avec quelles paroles accueillir ce que tu me donnes -- Si seulement tu pouvais me voir sourire, Ami... Maman m'a apporté tout à l'heure cet envoi que mon Père Noël particulier me fait un peu à l'avance... Enfant privilégiée! J'ai écouté le Concerto pour flûte et harpe et la première face du disque de Paul Robeson (-- et j'en ai pris grand soin en les manipulant). Je ne sais pas parler de musique mais je demeure interdite et tremblante devant la somptuosité de l'offrande... Ami, mon ami à l'infini, reçois mon sourire, je t'en prie, le sourire que tu réveilles -- Merci tout simplement. J'écrirai plus longuement quand je surgirai de l'enchantement, mais à cette heure mon ami, j'ai la gorge serrée d'un bonheur fragile encore, mais triomphant. Merci AMI. »
(Extrait de Lettres à l'Amant - tome I)

mardi 24 avril 2012

"...Son talent ne doit rien à personne, elle crée son propre langage..."

« Il faudrait tout citer… Admirables poèmes d’amour fou qui soutiennent la comparaison avec ceux d’Eluard et de Louise Labé […] Son talent ne doit rien à personne, elle crée son propre langage […] On n’a jamais rien lu de plus beau et de plus fort […] Le destin a voulu qu’elle reste une jeune fille éternelle qui laisse derrière elle ce paquet de lettres fulgurantes et cet essai amoureux suspendu dans le temps, dérisoire désormais comme si en Mireille Sorgue avaient été assassinés à la fois Mozart et Aragon. »

(Jean-Didier Wolfromm, Le Magazine littéraire)

samedi 21 avril 2012

Mai 1962 - "Que peut-on dire de l'amour à dix-huit ans?"

Mardi 20h - [29 mai 1962] 

« Je voudrais vous dire sincèrement ma pensée; mais que peut-on dire de l'amour à dix-huit ans, sinon, bien sûr, que l'on y croit?
(Nous écoutions tout à l'heure "Elsa" que chante Monique Morelli; et nous savons par coeur les mots d'Aragon -- non "par coeur et à rebours" comme la leçon du jour, mais peut être comme on sait une prière.) Que puis-je dire sinon que je sais bien déja que "c'est difficile" et "qu'il y a des ennemis mortels de l'amour" ? Qu'il faut se garder des conceptions superstitieuses, qui vous font, à quinze ans, sanctifier des émois naturels? -- et ici un aveu -- que j'ai pleuré pour m'être engluée à ce miroir aux alouettes qu'est le premier sourire venu? Cela n'est guère original... Que je ne sais pourtant rien de l'amour? Vous le croirez aisément. Résolue à ne jamais être "objet"? Bien sûr. Résolue à l'amour. Et "cela existe assurément". »

(Extrait de Lettres à l'Amant)



mercredi 18 avril 2012

Petite parenthèse musicale


Mireille écoutait souvent le  concerto n.23 de Mozart 
 
« Pour t'attendre...» écrivait-elle
 
[...] Ainsi hier soir avant de m'endormir j'écoutai le 23ème concerto ("pour t'attendre") -- Mozart parle pudiquement d'une mort gracieuse, comme celle des roses, devant laquelle on retient des larmes qui ne sont pas de désespoir et de crainte, mais de ferveur pour ce qui demeure et de pitié pour ce qui finit...
Extrait de Lettres à L'Amant - Tome 2

Des amoureuses

« En lisant, nous nous apercevons que nous chuchotons parfois avec des femmes, vivantes ou mortes, souvent oubliées, qui ont aimé avec un élan qui nous touche -- parfois nous accable -- par sa pureté. Certaines appartiennent au cercle des Délaissées dont parlait Rilke. Dans ce qu'elles disent souffle le vent d'une navigation sans retour.[…]
Mireille Sorgue, elle aussi, est toujours là pour nous, grâce à ses lettres, intitulées Lettres à l'Amant. Morte à vingt-trois ans, quelle jeune fille elle fut! Elle aurait ébloui Giraudoux. Belle, intransigeante,passionnée, comblée de tous les dons scolaires, éprise avec ardeur de poésie, elle s'attacha à un homme plus âgé qu'elle à qui elle adressa une correspondance, monument du moment présent, dont elle était elle-même sans doute le véritable destinataire. Ce texte évoque aussi Toulouse, le Midi, la mer, les jours lents des années soixante.»

(extrait du livre de Matthieu de Boisséson - Échapper aux tueurs, Gallimard, 2011, p.68,69. )

dimanche 15 avril 2012

Pages limpides et lumineuses


« Un grand "créateur", comme on dit, est d’abord un esthète, quel que soit son domaine de prédilection. Mireille est l’un d’eux. Méconnue parce que brève, régionale, et femme.»


« J’ai lu Mireille Sorgue en 1971. […] Je sortais alors d’Eluard et son influence me parut évidente chez Mireille, ce qui n’est pas un péché. Elle fut une super Novae ! [...] On ne parvient à imaginer ce qu’elle aurait produit si elle avait vécu [...] De temps en temps je prends un bain dans ses pages limpides et lumineuses.»


                                                                      Témoignage d'un lecteur - Jim

Impression




 


« Tu m'évides comme on fait d’une branche  pour en façonner une flûte »
                                                                                              (extrait de Lettres à l'Amant- Tome I)

Dessin de Mireille

                                                                      
 





vendredi 13 avril 2012

Bienvenue


"Le temps met tout en valeur!"  Thalès


Ce blog est destiné aux nombreux lecteurs de Mireille Sorgue qui ne veulent pas voir son œuvre tomber dans l'oubli.

N’hésitez pas à laisser vos commentaires à la lecture des différents articles  Merci.