lundi 17 décembre 2012

Le chant du silence...




 

Souvent un silence vient se mettre en travers de la parole. Sa voix se suspend comme si elle se trouvait tout près d’un vide. La chute des mots. Et le silence. Là. Comme un lac infranchissable. Un lac d’orage et de glace. Les mots n’accrochent plus la voix, ils sont dans l’ignorance d’eux-mêmes et de la chose à dire. Ils sont habillés de points de suspension pour passer ...
inaperçu, pour ne pas dire ce qu’ils voudraient dire, pour ne plus dire, parce qu’ils ont peur du sens et des conséquences du sens. Du vertige. De la chute. Traversée d’un espace chancelant. Traversée blanche de l’indicible. De l’instant qui se désaccorde.

Pourtant les siens sont lumineux et essentiels. Mais il faut s’arrêter. Alors elle s’arrête. Et tout son être se rassemble, et tout est là, condensé dans cette absence apparente. Toute sa présence est là. Ce silence n’efface pas sa personne. Ce silence l’appelle, la nomme, la désigne. Ce silence est un chant. Son chant. Lourd, grave, comme ces vents qui traversent la steppe mêlés à la neige, aux souvenirs. C'est le temps de l’apprivoisement et ce silence est le jardin proposé qu’il nous faut traverser.

Elle est de ces contrées, de cet endroit si fragile qu'il nous fait trembler. Elle est de ce lieu premier, du premier jour. De cette aube désarmée, vulnérable. De la première bouffée d’oxygène, du premier éclaboussement de soleil, du premier mot."

 
 Franck Nicolas

 
!...
  
 

 

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