mercredi 28 août 2013

Femmes - Art

 
 
 
 
Women in art and film -amazing morphing-Philip Scott Johnson

mardi 27 août 2013

Partir...



"Partir"- Huile- Jean Arcelin


Je partirai.- J’ai soif d’un grand pays salubre, dur, d’une terre infinie, austère, rare en hommes. D’une tâche humble, quotidienne, usure douce. Et je n’ai besoin de rien d’autre pour douer d’authenticité mon passage, car à cela suffit le poids terrible de ma vie. Ne songeant même pas à créer : que pourrais-je léguer à d’autres, moi qui ne sais rien retenir, et qui éprouve si fort (que l’échéance inéluctable me paralyse) le sursis dont je jouis, et sa limite ?
Extrait "Lettres à L'Amant" - tome I 

mercredi 21 août 2013

A propos de son livre "L' Amant"






Le rassemblement des textes consacrés à "L'Amant" ne peut être considéré comme une œuvre accomplie puisque la plupart des fragments ont été reproduits dans une forme qui n'était pas définitive. L'ouvrage demeure incomplet, disjoint et éloigné du point de perfection où son auteur l'aurait porté.
Mireille Sorgue l'avait pressenti, prévu. Elle écrivait à un ami le 8 mars 1964 :

"Vous parlez de mon premier livre, du second, du troisième: sans doute n'y en aura-t-il qu'un, jamais achevé, interrompu comme la vie et avec elle,-- car pourquoi vivante devrais-je me taire un jour?  Croyez vous que j'aurai une fois fini? Croyez-vous que je renoncerai vivante à louer la vie? la mort?..."

Sur l'un de ses carnets, Mireille a écrit cette citation de Jean-René Huguenin :

"Qui aime la vie, aime la mort"
 
Voici la phrase replacée dans son contexte initial :

"Ceux qui sont pour la vie acceptent aussi de devoir mourir. Ceux que la pensée de la mort horrifie, révolte, refusent la vie. Qui aime la vie aime la mort."

 

Tu ne peux être à la fois ...la muse et le censeur


Auguste Rodin -La Muse Whistler- Bronze 
                                     
                                             Buste de Caton le censeur

 
 
[ 25 juin 1967]

Il est vrai qu'hier je ne t'ai pas écrit, mais j'ai écrit... pour toi, sur toi, n'en es tu pas content? Tu diras sans doute que ce n'est pas de la poésie! Pourtant cela n'est pas de la prose...Je ne sais pas, ou plutôt je ne sais plus, sitôt qu'elles sont écrites ce que valent ces pages. Je résisterai au désir de te les montrer, il ne faut pas que tu les corriges; je ne dis pas cela par orgueil mais tu ne peux être à la fois...la muse et le censeur; pour que j'écrive bien, tu peux beaucoup: aime-moi avec force et je t'aimerai si fort à mon tour que j'aurai besoin de le dire.

Le même jour Mireille écrit:

MON PAUVRE AMOUR tes yeux hésitent
Mon pauvre amour tu vas mourir
Meurs mon amour mon pauvre amour
Meurs mon amour contre ma bouche
Mon pauvre amour aux yeux défaits
Meurs de savoir  trop de secrets
Meurs d'avoir vu la vérité nue de mon sang
Meurs pour que je guérisse et tue
le feu avec qui je joue
Meurs
pour que je me vois mourir
Meurs
pour que je me voie renaitre
Quand tu rouvriras les yeux

La nuit rallume les fontaines
La Provence est illuminée
Nos mains nourrissent les rivières
Le platane nous berce morts
         La soif m'éveille
         Mon amour dort.

Moins de deux mois après, Mireille Sorgue disparaissait.

samedi 17 août 2013

Quarante six ans...


Ce 17 Août 2013,

Il y a quarante six ans, .....Mireille nous quittait.



"Vous trouvez sans doute que je parle de la mort bien calmement. C'est que je n'en sais rien du tout vraiment, à moins que ce ne soit le goût de la mort qui me rende toutes choses si savoureuses, et qui me fasse flamber haut"

"Et l'on se dit: Que vais-je faire? Que vais-je m'enhardir à faire? -Je crois Ami que je vais étreindre ma vie autant que je le puis, très fort, la clamer avec démesure, mais je crois aussi qu'un jour, très vite et tout d'un coup, j'ouvrirai les bras, pour connaître l'amère joie de l'abandonner avant qu'elle ne me quitte"

"Vous ne me perdrez pas vivante -cette promesse-là,
je peux vous la faire. "
 
Extrait "Lettres à L'Amant" tome I
 

L'empêchement perpétuel - Georges Sand



 

« La vérité absolue de la vie est un combat acharné contre l’empêchement perpétuel »
 
                                                                          (G. Sand, Le Théâtre de marionnettes de Nohant).

Il semble que Mireille Sorgue n’ait cessé de se heurter aux empêchements, et si ce n’est pas plus que quiconque, ils la frappaient de plein fouet tandis qu’elle s’efforçait de se jeter dans la liberté.

 

lundi 12 août 2013

Chanson noire - Aragon



 

Mireille se réfère à maintes musiques dans sa correspondance.
"La chanson noire", poème d'Aragon chanté par Hélène Martin
en fait partie. 

 

Dépouillement

 
 
 
Je ne cède pas aux mots pour t’écrire, et mes propos ne sont pas de broderie  – mais le canevas de l'être, la toile nue, l'ossature mise à jour – Non développement mais dépouillement (...) comme un acte testamentaire de mes éphémères richesses...
 
                                                                                                                               Mireille Sorgue, Lettres à l’Amant
 

Ta main





Je veux dire ta main sous laquelle je m’éveille au désir, au plaisir. Ta main si lente à me séduire. Si sagement, si savoureusement lente.
 
Je veux dire ces prémices plus émouvantes que celles du jour ou de l’avril: quand chancellent les verticales; quand toute flamme se couche, s'allonge, comme celle bleue de nos veines.
 
Quand j'attends que tu me touches comme folle que sonne l'heure.
 
                                                                                                                                        Mireille Sorgue, L’Amant
 
Rodin - Le baiser
 
 

 

mercredi 7 août 2013

A vous maintenant !...

 
 
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                             Merci!                                   

Coeur fertile






Ah ! La belle terre meuble de son cœur si fertile !...Empêchée parce qu’attachée. Ou attachée parce qu’empêchée ?

Les couches d’argile s’amoncelaient, son cœur étouffait. Sous la terre arable qui se laissait pétrir à souhait, son cœur était enserré,… embourbé.

Pour peu qu’elle prenne du recul, qu’elle se mette aux abonnés absents, voilà que la terre  durcissait et craquelait…cela faisait terriblement mal…

Elle avait peur de rester figée à jamais…elle luttait pour se libérer….Il y avait là une question de survie…
 

vendredi 2 août 2013

Désir de mort vive



Le sommeil - Auguste Rodin

Jeudi  [26 Mars 1964]
[...] "...moi je n'avais que la tentation de dormir que résumait cette petite phrase ressassée: -Sommeil, soleil, désir de mort lente, désir de mort vive..."
Extrait de "Lettres à l'Amant" Tome II -