lundi 8 septembre 2014

Patrick TAFANI- Mireille Sorgue: Comme une ville qu'on va prendre


Un grand merci à Patrick TAFANI pour son message :

[...] Voici un texte pour Mireille Sorgue que j'avais publié dans mon ouvrage "Étoiles de terre" Éditions de l'Inaperçu. Si vous le désirez pour votre merveilleux site, il n' a pas de problème"


MIREILLE SORGUE

COMME UNE VILLE QU’ON VA PRENDRE



Que pouvait-il bien advenir de cette élégance sinon une beauté inaugurale, une radicalité heureuse de se déployer, un sommet aussitôt atteint et aussitôt à reprendre, presque comme une ascension qui s’épure d’un passé d’effondrement ?
Jamais jeune fille ne fut autant femme, jamais femme ne fut autant jeune fille.

Les rives se souviennent - nuages montés jusqu’aux tempes -, de cet amour du corps qui caresse l’esprit. La soif sur l’arc de la mémoire, cette rumeur facétieuse et mensongère du ciel et de la mer, de cette mer ouverte que l’on renvoie à l’océan. Mais l’éclat se noue aux labeurs du silence, ce silence qui préempte le désemparé, l’audace d’un dieu approché et compris dans sa nature d’improbabilité.

Le temps compté de l’écriture, elle le sut sans attache, en splendeur de la déliaison comme une ferveur récitée par le cœur des mots, des couleurs et de l’illusion pacifiée qui après les jeux de lumière, deviennent la primordialité de ce qui est saisi.

Son exigence est unique et c’est l’absolu. Devant tant de transparence grégaire, l’ombre reprend son droit ; dans une main le sable, dans l’autre main la cendre.
La lettre insigne et la non pareille se sont rapprochées et l’étoile d’Orion se range à l’aveuglat de l’univers, à une fin sans fin comme un vertige ressenti de très loin se prête au miracle.

Dans la nuit tardive, rue des Paradoux, il n’entend, il n’attend plus rien. Pas de preuve, pas de trace, le passant ne demeure pas. Il quitte la ville dans l’obscurité du noir, il s’interdit de rire, il s’interdit de pleurer, c’est un reste, c’est un vide.
Mais il reviendra par une autre porte située au Sud, il reviendra, bordant les rêves de Saumanes, du Thor, de Velleron, et là, seulement là, il pensera à elle.

                                              Patrick TAFANI-"Étoiles de terre"- Éditions de l'Inaperçu


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