Laurence Bouvet |
Prix Arthur Rimbaud 2005 de la Société des poètes français
Laurence Bouvet dit elle-même : « Ce
que je sais seulement, ce que l’écriture m’a enseigné, c’est qu’elle
est une recherche, un chemin et peut-être une quête d’absolu qui
s’apparente à celle de la vérité avec une question sous-jacente et qui
taraude sans cesse l’écrivante que je suis : que peuvent atteindre les
mots des raisons qui me font être « humaine » et celles de ma présence
au monde ? »
L'éveil
Marcher sur un chemin en train de se creuser
Peut-être même en train de s'ignorer
De naître et de périr d'un même geste de flamme
C'est qu'un vertige propose son assaut
Au point de suspension
Et de feindre l'élan ne suffit au voyage
Marcher immobile puisque le bras s'avance
Et qu'un funambule prend des notes
Sur les ardoises des toits protecteurs
Les signes attendent leurs miroirs
Suspendus à des paupières mi-closes
Ô filets tendus à la criée des étoiles !
Vos cils déployés comme des frontières
Exigent de la lumière les raisons du passage
l'âme noue ses doigts de glace mais le cœur ondoie
Il dessine une échelle pour en faire le tour
Elle lui raconterait ses souvenirs d'arbre
Si les clés du ciel consentaient à l'offrande
Marcher en soi jusqu'au visage intérieur
Dont l'ovale se joint à la courbure de la terre
Tel un heurtoir à la porte de l'univers
Laurence Bouvet -Extrait du receuil « Melancholia si », Editions Hélices poésie, 2007
« Laurence Bouvet nous offre une poésie intelligente, recherchée et subtile. Elle est l’élément fort de cette nouvelle génération de poètes avec laquelle nous pouvons fonder de belles espérances.
Ici, point de discours à l’infini, ni verbiage, ni démultiplication d’une image ou d’une idée. Chaque mot porte en lui suffisamment de force poétique pour étayer le sentiment recherché. La phrase courte se suffit à elle-même, point n’est besoin d’en rajouter pour se laisser guider dans son univers personnel. »
Ici, point de discours à l’infini, ni verbiage, ni démultiplication d’une image ou d’une idée. Chaque mot porte en lui suffisamment de force poétique pour étayer le sentiment recherché. La phrase courte se suffit à elle-même, point n’est besoin d’en rajouter pour se laisser guider dans son univers personnel. »
Michel Ostertag
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