mercredi 18 avril 2012

Des amoureuses

« En lisant, nous nous apercevons que nous chuchotons parfois avec des femmes, vivantes ou mortes, souvent oubliées, qui ont aimé avec un élan qui nous touche -- parfois nous accable -- par sa pureté. Certaines appartiennent au cercle des Délaissées dont parlait Rilke. Dans ce qu'elles disent souffle le vent d'une navigation sans retour.[…]
Mireille Sorgue, elle aussi, est toujours là pour nous, grâce à ses lettres, intitulées Lettres à l'Amant. Morte à vingt-trois ans, quelle jeune fille elle fut! Elle aurait ébloui Giraudoux. Belle, intransigeante,passionnée, comblée de tous les dons scolaires, éprise avec ardeur de poésie, elle s'attacha à un homme plus âgé qu'elle à qui elle adressa une correspondance, monument du moment présent, dont elle était elle-même sans doute le véritable destinataire. Ce texte évoque aussi Toulouse, le Midi, la mer, les jours lents des années soixante.»

(extrait du livre de Matthieu de Boisséson - Échapper aux tueurs, Gallimard, 2011, p.68,69. )

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