[...] Je dis ton nom, la clef des champs, et l'aventure
recommence. Je dirai ton nom qui sera dans l'hiver comme un jour de l'été
perdu sauvegardé; je dis, je dirai ton nom pour m'endormir, pour m'éveiller,
ton nom et ce n'est pas ton nom -comment saurais-je te nommer? -mon tout, mon
rien du tout, mon rire et ma souffrance, ma justification, mon accusation,
les contraires réconciliés, la source des paroles, celle du silence. J'ai mal
de tant t'aimer, et je voudrais le dire, et je l'écris dans chaque geste que
je fais, dans chaque parole offerte à d'autres visages que le tien; je dis à tout le
monde, au monde, et toute la journée, au jour, à la nuit, à personne, je dis
je t'aime. Ce qui fait que j'ai l'air heureuse. Ce qui fait que je vis, que
je vivrai, que je veux vivre, que je le voudrai -Et tout s'éclaire et tout se
brouille. Est-ce que je te rêve?
Extrait des "Lettres à l'Amant" Tome II
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mardi 29 octobre 2013
"Est ce que je te rêve?"...
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