Lettre du 22 janvier 1964
[...] Je me sens devenir femme-fille - mais le meilleur en moi, je le sais, c'est
cette part virile, révolte et désir de
créer... Je sens tout le danger de cette conversion au simple bonheur
de vivre, de ce consentement, de cette reddition. Je deviens femme: cela me plaît, et cela me désespère.
Le souci de te plaire, de te complaire, d'adoucir et
d'ordonner le monde autour de toi est beau certes, et juste, par l'élan duquel
il procède. Mais il est comme la négation de vœux qui je le crois te sont plus
chers -celui surtout d'une liberté créatrice. Tantôt je me cède et tantôt je me
résiste. Ce sera chose
difficile que de
pacifier, de concilier mes
contradictoires désirs ...Mireille Sorgue - Lettres à l'Amant
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