Sculpture bronze - Vertige- Régine Le Chat |
…Je m’éveillerai demain
avec autour de moi, ce défaut de toute présence qui fait qu’on est entouré d’un
subtil abîme ; qu’on est sollicité, soutiré par le vide—et nulle rambarde
entre ses éboulements de sable et vous ; l’abrupt est à vos pieds ;
votre main s’avance en vain pour prendre appui, pour assurer le corps assiégé
d’un imperceptible vertige… Ainsi ai-je l’impression de longer une aire
déprimée, mouvante un peu, cherchant sans fin de la paume le garde-fou. ( Et
sans doute faut-il prendre à la lettre ce mot ; il est si facile quand on
est seule toujours, de glisser doucement aux manies, à l’inoffensive folie de
ceux que l’on a dépossédés et qui ne cessent à voix haute de s’adresser à ce
qui fut…)
Extrait de "Les Hanches
étroites" – François Solesmes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ajouter un commentaire ici