mardi 17 juin 2014

En souvenir de moi- Gil Pressnitzer






En souvenir de moi



En souvenir de moi

Laissez votre fenêtre ouverte

Il se peut que je revienne

Portée par la pluie traversière

Dans l’amitié des nuages

En oubliant les échardes de la vie d’avant

Et votre si incertaine tendresse

On ne sait la patience du vent

Qui vous tient la main

Et notre poids d’oubli

Et puis là-bas je n’attends plus la musique

En souvenir de moi

Laissez cette hirondelle sur les fils des jours

Elle n’ira pas plus loin

Et les jours raccourcissent

vous souvenez – vous de mon front plein de brumes

il ne voulait que vos genoux

par la porte du fond j’ai glissé

je pourrais revenir dans les trous des larmes



En souvenir de moi

Ne cueillez plus les coquelicots

J’en fais partie dorénavant

Au chant des acacias

Mes lèvres modulent leurs feuilles

Et puis  là-bas j’ai trop froid de vous
La nuit n’est plus la nuit
Sans vous


Souvenez-vous de moi

en souvenir de moi

Comme odeur de terre après orage

Feuille morte tremblante juste avant le sol

Herbe folle dans vos têtes

En souvenir de moi

Restez ouverts

Je reviendrai peut-être
 
                                                                                                 Gil Pressnitzer



 

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