mercredi 2 mars 2016

Célébration du corps - François Solesmes

Léda et le Cygne par Hoffmann

[...] Elle était ce qui laisse sans parole, par une sorte de saisissement qui affectait aussi bien l'intellect ou la sensibilité que l'organique. Peut-être parce qu'elle était réponse multiple, indéfinie. Ou parce qu'elle était une forme de silence, imposant silence autour de soi... Mais l'on demeurait sans voix encore pour la raison très simple qu'il n'y avait pas de parole disponible pouvant rendre compte de cette beauté, de sa fixité participant d'une sorte de vivante éternité, et de son passage, de son écoulement, en bref de ce suspens déroulé devant le regard, de cette modification de fleuve qui s'écoule sous sa peau immuable. On était sans parole comme devant tout ce qui nous propose une figure absolue de la nécessité. Ici, la nécessité gouvernait non seulement la forme, mais la combinaison des formes, mais les rapports successifs de la forme et de l'espace. Et c'était avant tout , au fond, la nécessité de la durée...

"La Vénus au Miroir" de Velasquez

[...] Elle était culmination, mais aussi visible apogée. Et tout résidait dans son mode d'insertion dans l'espace, extraordinaire de simplicité et de précision, de justesse. Elle écartelait le ciel, elle ne le masquait jamais, où qu'elle se tînt. Il tournait autour d'elle, découplé comme elle, complet comme elle...

Extrait "Célébration du corps" - François Solesmes

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