Mardi 10h [Avril 1963]
[...] Non, je ne
fus jamais condamnée à la promenade en famille le long des rues. Mes parents
n'affectionnent pas plus que moi cette sorte de déambulations, et du plus loin que
je sache, il y eut ces courses solitaires -ou parfois avec la petite sœur ou
les deux ou trois camarades que je retrouvais le jeudi et qui n'aimaient pas
plus que moi battre de leur semelle le «
Boulevard Carnot». L'été, jupons relevés, tenant nos chaussures à la
main, nous descendions les ruisseaux... de pierre en pierre, secrètement ravies
si quelque faux-pas opportun nous donnait le prétexte de nous mouiller jusqu'au
ventre -malgré la défense maternelle.

Mireille Sorgue - Lettres à l'Amant - TomeI
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