dimanche 28 octobre 2012

Vivre à voix haute






"Je vis à voix haute. Je ne renoncerai à rien !"
 
                                                                                       Mireille Sorgue

Je veux dire ceci






Je veux dire ceci :
Un jour une main s’est tendue pour que la mienne y prenne vie.
Pour que la mienne y prenne feu.
Un jour une main m’a prise et désormais je n’ai eu lieu qu’en elle.
C’est ta main, et quand je la tiens, je crois te tenir tout entier.
J’en parle comme de toi.
 
Mireille Sorgue - (extrait de l'Amant)

vendredi 26 octobre 2012

Derrière ce mur tout blanc - Poème de Mokhtar El Amraoui







Derrière ce mur tout blanc,
Je devine la nuit de tes lèvres,
Le voyage de ton désir ligoté
Dans ta langue enflammée
Qui éclate dans le fracas
De ton appel que tu ravales,
Au creux des cris de tes supplices !
Murs ! Murs ! Murs ! Murs !
Naissance de soleils arrêtée !
Derrière ce mur tout blanc,
Dans ta nuit ambulante,
Tu deviens, impuissante,
Paquets de marbres,
Silences, peurs et soumissions !
Derrière ce mur, bien loin des arbres,
D’autres murs, sous terre,
T’enserrent, t’enterrent
Dans les spirales, tout en vaines prières,
De tes silences de momie !
Bouquets de braises endormies
Que seul le souffle de l’amour, ma belle,
Pourra rallumer en une infinité d’ailes !
 
                                                                                                             Mokhtar El Amraoui

mercredi 24 octobre 2012

Ce visage inaccessible


 

 

Ce visage est inaccessible.
Il est la surface d'une intériorité qu'il faut imaginer,
puisque sa réalité est ailleurs. Il y a là, un mystère,
quelque chose d’inconscient
qui nous ramène toujours vers Elle.
Mireille est là, simplement, humblement,
et c’est dans ce mystère qu’il faut la regarder.


 
 
 

dimanche 21 octobre 2012

Et me voici....pareille au pantin....






Tu pars.

Et me voici comme au sortir d’une mauvaise fièvre, gauche et plus lente à me mouvoir, bras et jambes défaits, pareille au pantin qui salue par l’artifice des ficelles, veule et pusillanime – et cet épuisant mime d’insouciance naturelle –

Poète heurtée au front d’un maillet sûr : très stupide et très amorphe, tête gourde, sans plus de rime ni raison, ayant perdu la source de mes mots et le sésame des ardeurs, craignant,  si je me risque à sourire, d’arborer l’indéfectible niaiserie des ravis du village
                                                                              Extrait du poème - Tu pars -  Mireille Sorgue

Lucidité


             



Je t’aime. Amour en pure perte,
comme un vent qui ne jouerait pas avec les fumées sur les toits,
qui ne tournerait aucune roue de moulin aux pales chuintantes,
qui ne peignerait aucun arbre,
comme une bruyère où ne viendraient pas les abeilles,
comme une pluie que les oiseaux ne pourraient boire,
comme un fruit mûr qu’on ne goûterait pas,
comme un inutile sanglot.



                                                                              Extrait du Poème  -Sève brute-  Mireille Sorgue


 Voile de glace sur fond marin. Blanc-Sablon 2010.
 

samedi 20 octobre 2012

Citation






« Aux maux désespérés, il faut des remèdes désespérés,

 ou il n'en faut pas du tout. »

 William Shakespeare

 
 

mercredi 10 octobre 2012

Ophélie - Arthur Rimbaud

 
 


Ophélie
 
I
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.
 
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir
 
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
 
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or
 
II
O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
 
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
 
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
 
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu !
 
III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

Arthur Rimbaud
(15 mai 1870)




 

vendredi 5 octobre 2012

Témoignages de lecteurs de Mireille Sorgue


 " Aucune musique ne m'a procuré la même intensité d'émotion et de bonheur que certaines pages de mes auteurs préférés. Aucune jeune chanteuse ne m'émeut comme  trois mots de Mireille Sorgue" (B.P)
 
 
"Il y a, dans les textes de Mireille Sorgue, ce qui relève à la fois de l’obligation d’écrire et de l’absolutisme de l’écriture. Sa “vérité” est là. Il y a du Camille Claudel en elle. Je partage avec elle les impératifs magnifiques et terribles de l’écriture. Elle les a exaltés et subis, merveilleusement et tragiquement." (A.G)
 
 
"Mireille Sorgue est un philtre d'invincible amour: on le boit à chaque lecture qu'on fait de sa parole." (G.B)
 
"Mireille,...Un astre sur mon parcours universitaire!" (C.A)
 
" J'ai connu Mireille Sorgue...que peu de gens de ma génération connaissent...par un ami, il y a 15 ans déjà, plus âgé que moi. L'écriture de M.S m'a bouleversée. Pour moi, c'est un poète." (L.B)
 
"Sous le charme et la magie de ses mots depuis bien longtemps..., je serais enchantée de découvrir le"vrai visage" de Mireille." (M.L)

"Il faudrait tout citer… Admirables poèmes d’amour fou qui soutiennent la comparaison avec ceux d’Eluard et de Louise Labé […] Son talent ne doit rien à personne, elle crée son propre langage […] On n’a jamais rien lu de plus beau et de plus fort […] Le destin a voulu qu’elle reste une jeune fille éternelle qui laisse derrière elle ce paquet de lettres fulgurantes et cet essai amoureux suspendu dans le temps, dérisoire désormais comme si en Mireille Sorgue avaient été assassinés à la fois Mozart et Aragon."( J-D W)
 
"Depuis trente ans, le souvenir des lettres de Mireille ne m'a jamais quitté et j'en parle comme d'un chef d'oeuvre de la littérature française" (L.P)

"J'ai lu les lettres et essais de Mireille , il y a plus de 20 ans et ce fut de suite l'éblouissement
 
Une lumière chaude et dorée
tandis que des colombes s'effroissent sur les toits d'une Provence rosée
Et qu'une eau fraîche
Pure
Frissonne infiniment
sous le bronze des fontaines

Jamais personne n'a écrit l'amour
qui naît
meurt
vit
soubresaute
sans aucune complaisance
comme cette jeune fille
qui se métamorphosait
mot à mot
en  Amante

Aujourd'hui, je la retrouve et l'émerveillement reste le même..." (H.M)

 

L'intention




 
 
"Ainsi l'intention s'avère- t-elle, dans l'expérience, inconsciente en tant qu'exprimée, consciente en tant que réprimée"
 
Jacques Lacan, 1936, Au-delà du principe de réalité, dans : Ecrits, p83